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Cauchemars et terreurs nocturnes : distinguer pour mieux agir
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Voici trois indices permettant de différencier les cauchemars des terreurs nocturnes :
Quel âge a mon enfant?
Les cauchemars apparaissent autour de 2 ans et sont plus fréquents entre 3 et 10 ans. Avec le développement, alors que l’enfant vieillit, ils diminuent en intensité et en fréquence. Les terreurs nocturnes sont plus fréquentes entre 1 et 4 ans.
Quand est-ce arrivé dans la nuit? Au début? En fin de nuit avant le réveil matinal?
Premier train de sommeil
Les terreurs nocturnes perturbent plus souvent les débuts de nuit (ou pendant la sieste) et ils arrivent 1 à 2 heures après l’endormissement en sommeil lent profond, lors des enchaînements des premiers trains de sommeil.
Dernier train de sommeil
Les cauchemars sont du matin et ils arrivent généralement aux aurores, en fin de nuit, pendant les enchaînements des derniers trains de sommeil lors du sommeil paradoxal.
Est-ce que l’enfant recherche de la proximité ou ne semble pas avoir conscience de votre présence?
Lors d’un cauchemar, l’enfant recherche une présence sécurisante et le parent arrive à apaiser l’enfant. Pendant une terreur nocturne, l’enfant n’est pas tout à fait réveillé et il n’est pas ou peu conscient de la présence de l’adulte. Il peut appeler son parent ou crier « maman/papa », mais quand le parent tente de le réconforter en lui parlant ou le touchant, l’effet inverse peut se produire, c’est-à-dire que la terreur nocturne semble s’aggraver.
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Que faire alors…?
On réveille pour réconforter ou on ne réveille pas? On en parle ou on n’en parle pas?
Les parents souhaitent souvent réveiller et réconforter leur enfant pendant ces moments difficiles. Puisque les cauchemars et les terreurs nocturnes ne se produisent pas dans le même stade de sommeil, les comportements à adopter ne sont pas les mêmes.
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Les réveils de réconfort sont possibles et souhaitables en réponse aux cauchemars, car ils se produisent en sommeil agité-paradoxal, lequel est moins profond et plus près de l’état d’éveil. Le réveil apportera le réconfort souhaité et permettra à l’enfant de changer de wagon de train de sommeil, ce qui fera cesser le cauchemar en plus de favoriser l’endormissement.
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Pour les cauchemars, il est recommandé d’en parler calmement pendant la journée en accueillant les émotions de l’enfant. La peur ressentie, par exemple, est bien réelle et nécessite que l’enfant soit réconforté. Rassurer l’enfant, expliquer, dédramatiser avec humour et imagination le lendemain matin ou pendant la journée permettra, entre autres, de réduire la fréquence et l’intensité des cauchemars.
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À l’inverse, pour les terreurs nocturnes, même si ces minutes paraissent une éternité pour les parents, il n’y a pas grand-chose à faire à part garder son calme et attendre que ça passe. Il est recommandé d’assurer la sécurité de l’enfant afin qu’il ne tombe pas du lit ou se blesse et surtout, ne pas le réveiller pendant l’épisode. La terreur nocturne se terminera d’elle-même après quelques minutes. Réveiller l’enfant peut causer plus de détresse puisqu’il se trouve dans un état mental entre le sommeil profond et l’éveil. En effet, en se réveillant, il prendra conscience de ses émotions et de ses manifestations physiques en lien avec sa terreur nocturne. De plus, ceci s’ajoutera à la désorientation et à la confusion que provoque un réveil en sommeil profond. Il faut se rappeler que l’enfant ne souffre pas pendant la terreur nocturne, qu’il n’en a pas conscience et qu’il retournera dans un sommeil plus paisible une fois l’épisode terminé.
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Ainsi, en plus de ne pas réveiller l’enfant, il est également recommandé de ne pas amorcer une discussion sur l’épisode de terreur nocturne : ni pendant la nuit si l’enfant se réveille, ni le lendemain. Comme il ne garde pas de souvenirs de l’événement, en parler pourrait inquiéter l’enfant et avoir des conséquences négatives sur la qualité de son sommeil. Par exemple, l’enfant pourrait craindre ses terreurs nocturnes ou se mettre dans un état de stress avant d’aller au lit, ce qui pourrait compliquer l’endormissement, créer une résistance au sommeil ou affecter négativement la relation apaisante qu’il entretient avec le sommeil.
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Ce texte est réalisé en collaboration avec Apprendre à dormir
Vulgarisation scientifique de Gabrielle Fréchette-Boilard, M. Ps. éd. et doctorante, Catherine Lord, Ph. D. et Evelyne Touchette, Ph. D.
Ce texte complémente notre outil de prévention et d’intervention « ABRACADABRA pour vaincre ou prévenir les cauchemars et les terreurs nocturnes » qui s'adresse à tous les donneurs de soins incluant les parents d'enfants de 18 mois à l'adolescence.
Inspirations et sources scientifiques
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Boudreau, C., Touchette, E., Forest, G., Pennestri, M-H. et Bérubé, A. (2020). ABRACADABRA pour vaincre ou prévenir les cauchemars et les terreurs nocturnes. Ressources informatives du CQJDC.
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Lord, C. (2017). Les terreurs nocturnes! Texte révisé par plusieurs spécialistes dans le cadre de la campagne canadienne de santé publique sur le sommeil « Dormez là-dessus ».
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Naître et Grandir. (2022). Les cauchemars. Site web Naître et Grandir – section 1-3ans – Soins et bien-être.
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Naître et Grandir. (2018). Les terreurs nocturnes. Site web Naître et Grandir – section 1-3ans – Soins et bien-être.
En vidéo :
Que sont les terreurs nocturnes? (1 min)
Point de vue des parents (1:33 min) -
Petit, D., Pennestri, M. H., Paquet, J., Desautels, A., Zadra, A., Vitaro, F., Tremblay, R. E., Boivin, M., et Montplaisir, J. (2015). Childhood Sleepwalking and Sleep Terrors: A Longitudinal Study of Prevalence and Familial Aggregation. JAMA pediatrics, 169(7), 653–658. https://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2015.127
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Petit, D. et Montplaisir, J. (2020). Parasomnies de la petite enfance. Dans R.E. Tremblay, M. Boivin, Peters, D. Petit (dir.), Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants.
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Simard, V., Nielsen, T. A., Tremblay, R. E., Boivin, M., et Montplaisir, J. Y. (2008). Longitudinal study of bad dreams in preschool-aged children: prevalence, demographic correlates, risk and protective factors. Sleep, 31(1), 62-70. https://doi.org/10.1093/sleep/31.1.62
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Touchette, E., Petit, D., Tremblay, R. E., et Montplaisir, J. Y. (2009). Risk factors and consequences of early childhood dyssomnias: New perspectives. Sleep medicine reviews, 13(5), 355–361. https://doi.org/10.1016/j.smrv.2008.12.001
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Le CQJDC prend part à ce projet grâce au soutien financier de la Fondation J. Armand Bombardier
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